Germaine Gourdon est née en 1911. À 106 ans, elle est un peu la mémoire de FO. Elle demeure l’une des rares militantes FO encore en vie et ayant vécu la scission et la création de FO en 1947. Germaine est entrée aux PTT à l’âge de 17 ans. C’était en 1928. Originaire d’Angers, elle fait alors des remplacements dans les bureaux de poste et télécommunications du Maine-et-Loire. Plus tard, dans les années cinquante, elle sera chargée, à la Direction départementale des PTT d’Angers, de gérer la mise en place des lignes téléphoniques chez les nouveaux abonnés, avant d’être nommée au service départemental des affaires sociales.
« J’ai reçu des menaces, mais je ne m’en suis pas occupée »
1947
C’est la date de la scission entre FO et la CGT. Le 19 décembre de cette année la rupture était actée.
Après un passage éclair à la CFTC, Germaine adhère à la vieille CGT en 1933. Elle devient vite trésorière du syndicat des PTT d’Angers, une fonction syndicale qu’elle continuera à occuper à Force Ouvrière, dès la scission. « Des collègues de Bordeaux m’ont téléphoné. Ils m’ont dit qu’ils créaient Force Ouvrière. Moi je n’étais pas communiste, alors j’ai adhéré à FO », raconte-t-elle. La militante évoque l’emprise du communisme au sein des PTT à l’époque, et les difficultés à exprimer des opinions au sein de la section syndicale CGT. « J’ai envoyé une lettre à mes adhérents pour leur demander de prendre position », se rappelle-t-elle. La plupart suivent Germaine à Force Ouvrière. « J’ai aussi reçu des menaces et des insultes de la part de certains, mais je ne m’en suis pas occupée. »
La fidélité de Germaine à l’organisation syndicale ne se démentira pas au fil du temps. Son dévouement aux œuvres sociales non plus. Germaine en sera une pionnière dans le Maine-et-Loire. Elle a notamment contribué à la création d’un camping, Les Onchères, sur l’île de Noirmoutier, en Vendée.