Ce n'est pas encore suffisant. Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, demande au gouvernement de faire davantage pour le pouvoir d'achat, dans un entretien au Monde de jeudi.
Interrogé sur les 100 premiers jours de François Hollande à l'Élysée, le responsable syndical estime qu'il y a «une restauration d'un dialogue normal», mais que «cela ne suffit pas». «Certes, dans le collectif budgétaire, il y a des mesures qui vont dans le bon sens, comme le rééquilibrage sur l'ISF, mais je crains que le projet de budget pour 2013 n'aille pas dans la même direction, avec notamment des réductions de la dépense publique», explique-t-il.
Jean-Claude Mailly n'accepte pas la stabilisation des effectifs dans la fonction publique contre une modération salariale. «Si, pour 2012, les jeux sont faits, avec un gel des rémunérations, nous attendons de voir pour 2013. Il y a une demande de pouvoir d'achat des fonctionnaires», déclare-t-il. Il juge par ailleurs «insuffisantes» les mesures sur le smic et émet des réserves sur les emplois d'avenir, qui «ne doivent pas servir de période d'essai pour une embauche de jeune».
«Nous attendons des éclaircies»
Concernant le principe des accords compétitivité-emploi, mis de côté à l'issue de la conférence sociale de juillet mais qui devrait être inclus dans la négociation en septembre, indique Le Monde, Jean-Claude Mailly prévient que, si le gouvernement donne satisfaction au Medef, FO «posera la question de (sa) participation».
Par ailleurs, au vu des nombreux plans sociaux, le responsable syndical estime qu'«il faut soutenir la demande interne», instaurer en «urgence» la banque publique d'investissement. «Les TPE-PME rencontrent trop de difficultés pour emprunter, rappelle-t-il. Il faut aussi aller vite, pour empêcher les entreprises de fermer un site qu'elles pourraient revendre.»
Interrogé sur l'éventualité d'une rentrée chaude, Jean-Claude Mailly répond: «Nous sommes dans une phase où nous attendons que les choses soient éclaircies.» Le 9 juillet dernier, le responsable de FO avait déclaré quitter la conférence sociale satisfait «sur la forme», mais attendant de voir «sur le fond».